L'impact écologique du véhicule électrique

On associe souvent le véhicule électrique au “zéro émission”, mais la réalité est plus nuancée. Le véhicule électrique est-il réellement écologique ? La réponse ci-dessous.

CO2 voiture

Sommaire

Zéro émissions... locales

Un des avantages de la voiture électrique est qu’elle n'émet pas de polluant lors des trajets. La pollution aux particules fines, dont le principal émetteur est la voiture thermique, est la deuxième plus importante cause de mortalité en France après le tabac selon Santé Publique France[1] avec une estimation de 48 000 morts par an. L’autre avantage non négligeable est l’absence de bruit du moteur. En ville, le bruit des moteurs de voiture constitue la principale nuisance sonore, et il est désormais prouvé que cette pollution sonore a un impact sur la santé: niveau de stress, qualité du sommeil, irritabilité, etc. Selon une étude IFOP de 2014 [2], 82% des français se disent préoccupés par les nuisances sonores, et une étude menée par EY pour l’ADEME a évalué le coût du bruit des transports à 20.6 milliards d’euros par an[3].

Des émissions bien inférieures au véhicule thermique

En France, sur une analyse de cycle de vie complète, incluant donc la fabrication et la fin de vie, le bilan carbone d’un véhicule électrique est bien meilleur que celui d’un véhicule thermique. L’étude du cabinet Carbone 4 réalisée pour la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme en 2017 montre un bilan carbone de 32 tonnes équivalent de dioxyde de carbone (tCO2) pour une citadine thermique en 2016 contre 10 tC02 pour une citadine électrique. Pour une berline, l’étude estime le bilan carbone du véhicule thermique à 45 tC02 contre 20 tCO2 pour son équivalent électrique. Le bilan carbone d’un véhicule électrique en France est donc 2 à 3 fois inférieur à celui d’un véhicule thermique.

graphiques

Ordonnée tonnes équivalent CO2; VE=véhicule électrique, VHR = véhicule hybride rechargeable, VT= véhicule thermique; Source: Etude FNH[4].



Contrairement au véhicule thermique où les émissions proviennent en très grande majorité de la combustion du carburant, dans le cas d’un véhicule électrique, les émissions viennent principalement de la production du véhicule et de la batterie. Les chiffres de cette étude sont valables uniquement en France, où l’électricité est très peu carbonée car majoritairement produite par des centrales nucléaires. Dans un pays où l’électricité génère plus d’émissions, comme par exemple l’Allemagne ou la Pologne, le bilan carbone d’un véhicule électrique sera plus élevé. Une étude récente de l’organisation Transport&Environment[5] montre l’impact du véhicule électrique dans différents pays européens.

Emissions CO2 véhicules Europe


En conclusion

Le véhicule électrique n’est pas neutre écologiquement comme certaines publicités ou termes marketing (“zéro émission”) peuvent le faire croire, mais son impact est bien inférieur à celui d’un véhicule thermique sur de nombreux points. Passer à l’électrique est donc un bon moyen de faire un geste pour l’environnement.


Références:

-[1] https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2016/impacts-sanitaires-de-la-pollution-de-l-air-en-france-nouvelles-donnees-et-perspectives

-[2] Étude IFOP pour le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, « Les Français et les nuisances sonores », septembre 2014

-[3] https://www.bruitparif.fr/pages/En-tete/400%20Bruitpedia/200%20Les%20impacts%20socio-%C3%A9conomiques%20du%20bruit/2016-05-01%20-%20Le%20co%C3%BBt%20social%20des%20pollutions%20sonores%20-%20EY%20pour%20ADEME%20et%20CNB.pdf

-[4]http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/vehicule_electrique_synthese.pdf